Il fallait sortir à Kuramaguchi, une station de métro inconnue sur la ligne nord-sud de Kyoto pour être au calme en ce dimanche de grande affluence en ville. Du monde dans les trains, dans les métros, dans les rues commerçantes, certainement dans les temples, mais personne pour s'arrêter à Kuramaguchi. Pourtant, là aussi il y a des ruelles, des arbres jaunes, rouges, le soleil et les 15 degrés de ce dimanche que l'hiver a oublié. Remontant à pieds vers Kitaoji, on tombe sur un beau bâtiment, c'est un restaurant chinois, pékinois même. Une sorte de vieille cantine bruyante qui nous plonge dans un décors qui n'a pas changé depuis 50 ans, et 70, c'est l'âge moyen des serveuses. Les prix cachaient bien de très bons plats meilleurs qu'ailleurs en ville.
En sortant du restaurant, on tombe rapidement sur la rivière aux canards et au loin le mont Hiei, enfin aux couleurs d'automne. Arrivé sur le pont de Kitaoji, en regardant vers le sud, on est censé voir Kyoto. La rivière y descend, mais seule la forêt apparaît, les montagnes, tout est caché comme il faut. Est-ce voulu ?
Une énigme qui sera peut-être résolue dans les commentaires: pourquoi toutes les maisons du coin avaient un foulard jaune accroché à leur entrée ?
La maison ci-dessous est une photo banale, une maison banale dans Kyoto ou ailleurs au Japon. On ne la remarque plus. Mais les foulards jaunes, qui les aura remarqué aujourd'hui ? Pas ceux qui se sont arrêtés à Shijo en métro pour marcher entre les centres commerciaux Daimaru et Hankyu, traversant la foule jusqu'à Gion. Il fallait venir un peu plus au nord aujourd'hui.
A la gare, le dimanche en fin d'après-midi, il y a un petit jeu à faire: donner sa carte de métro valable pour la journée. On l'achète 600 yens et elle permet de monter gratuitement du nord au sud et d'est en ouest. Alors pouquoi ne pas la donner avant de rentrer, on fait deux heureux !? Seulement, combien de fois des Japonais n'ont pas voulu accepter cette carte, faisant semblant de ne pas comprendre, ou ne comprenant absoluement pas qu'un inconnu leur donne une carte dont ils ne connaissent même pas l'utilité, puisque pour l'obtenir, il faut aller faire l'effort de la demander en communiquant avec l'inconnu en uniforme de la station de métro.
Alors finalement, le jeu, c'est de trouver des touristes étrangers, sac à dos sur le dos, guide de voyage dans la main, essayant de comprendre où il sont et où ils vont. Avec cette carte, plus de souci, ils peuvent aller n'importe où. N'importe où, gratuitement, c'est beaucoup trop de sources d'inquiétudes pour les grands-mères japonaises qui ont refusé la carte de métro. Ce soir, c'est donc un touriste de je ne sais où et un étudiant nippon qui sont montés dans le métro en liberté. Le jeu, ce n'est donc plus de donner simplement les cartes, mais c'est de voir quelle sera la personne capable de recevoir le ticket sans flipper.
Le restaurant chinois s'appelle Hômai:
鳳舞(ホウマイ)
京都市北区出雲路松ノ下町11