Il y a un an, grosse période de peur et de stress, de sentiments bizarres d'impuissances, de brouilleries, d'incompréhension. Le 11 mars 2011 a changé pas mal de choses au Japon : il n'y a désormais plus qu'un ou deux réacteurs nucléaires en service. On ne rationne pas vraiment l'électricité et tout fonctionne ou presque.
Tant pis pour le protocole de Kyoto et pour l'économie du Japonn obligé d'importer massivement du gaz et autres matières fossiles qui ne feront pas trembler les compteurs geiger.
Quand on vit une période bizarre, il y a parfois une chanson, un odeur ou une sensationn qui reste ancrée dans notre mémoire et qui symbolise à elle seule tous nos sentiments de ces moments difficiles. Pour moi, l'après 11 mars, c'est une pub télé.
Pendant 2 ou 3 semaines environ, il n'y avait plus de pub télé au Japon. Il n'y avait plus vraiment d'émissions, ni de films ou de jeux stupides comme d'habitude. Les flash infos, les conférences de presse et témoignages de survivants cherchant un proche était entrecoupé d'une publicité, non commerciale, pour AC Japan, l'Advertising Council Japan (AC).
En gros, ce conseil regroupe les médias, les agences de communication et autres entreprise proche du milieu de la publicité. A l'origine, AC a vu le jour pour, on s'en doute, "organiser le milieu" (que chacun paye une cotisation, créer de nouveaux boulots, etc...) et avec pour objectif de rappeller quelques bonnes manières aux citoyens qui les perdraient en temps de croissance économique et d'urbanisation :
"the first Chairman of the Board of Directors, studied the U.S. Advertising Council and thought of establishing the same system in Japan. He was deeply concerned about the problems that started to arise in the wake of the unprecedented economic growth such as environmental pollution, the deterioration of public manners and the weakening of human relationships, and attempted to raise public awareness of such social distortion."
Venons-en donc à la pub que l'on a vu, entendu, 10, 100 fois, ou plus, sur les chaînes japonaises, il y a un an. Sentiment étrange, te revoilà.
Je vous passe les traductions, la pub veut juste nous faire dire comme il faut tous ces petits mots qu'il devrait être plus normal de dire avec bon coeur, tous les jours, tout le temps et à tout le monde : "bonjour, merci, je vous en prie, bonne soirée, etc.."
Là où le sentiment étrange domine, c'est qu'après le 11 mars, on n'avait pas envie de rire et la jolie petite musique de cette pub n'a fait sourire que les enfants. Elle faisait passer un message sur un ton complètement à l'opposé de ce que l'on ressentait et c'est certainement ça qui fait qu'elle est marquante.
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